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C'est fini

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11 novembre 2009 3 11 /11 /novembre /2009 00:00
Le 11 novembre, jour de commémoration de l'armistice de 1918, jour de mémoire.

Cette cérémonie garde aujourd'hui tout son sens car elle est l'occasion de rendre hommage aux combattants pour que ne sombrent pas dans l'oubli les sacrifices et les souffrances de toute une génération. Il importe à cette occasion de faire de la jeunesse l'héritière des valeurs qu'ils ont défendues.

1914-18, la Der des Ders

"A diverses époques de l'avenir, on voudra savoir comment la Grande Guerre s'est passée ; on recherchera les récits, les souvenirs des acteurs, des témoins ; on se passionnera pour ces lectures.  Et s'il arrivait, comme chacun le souhaite, que le monde vécu désormais en paix, c'est alors et surtout que nos descendants voudront savoir comment s'est accomplie cette époque tragique [...]. La guerre mondiale leur apparaîtra avec toute sa grandeur : elle leur imposera la reconnaissance" ¹.

Des villages écrasés et mêlés à la terre ; des villes dévastées par le feu ; une terre retournée par un incessant pilonnage ; des vies anéanties, civiles ou militaires ; des êtres humains déchiquetés, gazés, défigurés ; des disparus et des morts, dix millions de toutes nationalités, Français, Allemands, Russes, Autrichiens, Anglais, Belges, Serbes, Italiens, Canadiens… La Première Guerre Mondiale a profondément marqué le monde et l'Histoire du XXème siècle. Son spectre plane encore, malgré son éloignement dans le temps, en particulier dans les Balkans, point d'origine de cette " Grande Guerre " un certain 28 juin 1914.

Guerre européenne en 1914, elle se voulait courte mais le choc des armées sur la Marne, ainsi que sur d'autres fronts, prouva le contraire. Les français - rouge garance et gris de fer bleuté - se jettent dans la fournaise, suivant la doctrine de l'offensive à outrance, et se heurtent à un mur mortel de balles de mauser et d'obus. C'est une véritable hécatombe humaine, les munitions s'épuisent ; l'ennemi aussi. La guerre courte, fraîche et joyeuse appartient désormais au passé. Vers Noël 1914, les troupes s'enterrent et se fixent, la guerre en rase campagne fait place à celle des tranchées, tout autant meurtrière et avilissante.

1915, la vie dans les tranchées est terrible. L'humidité, les poux, les maladies, le froid, la faim et surtout la boue font corps avec les soldats, paquets informes et mouvants attendant l'obus, la balle ou l'explosion de mine qui mettra fin à la vie dans un coin de la tranchée. Pour entretenir l'ardeur des combattants, des opérations sont menées pour reprendre les observatoires et de meilleurs positions perdues lors de la retraite de 1914. Mais le " grignotage " et le désir de percée du généralissime Joffre se solde par d'effroyables pertes pour une avancée de quelques centaines de mètres. Avance néanmoins glorifiée dans le communiqué des armées pour la propagande.

L'année 1916 glorifie le nom de Verdun. Les Allemands attaquent en février, dans l'espoir de saigner à blanc l'armée française mais celle-ci résiste grâce à la Voie Sacrée et au courage du fantassin français. A Verdun, les bombardements succèdent aux bombardements, les attaques succèdent aux contre-attaques ; ce n'est que mort entre Avocourt et Bezonvaux, c'est l'Enfer de Verdun. Une autre grande offensive est lancée, cette fois dans la Somme, par les Anglais et les Français. Mais elle se solde, comme pour les Allemands à Verdun, par un échec. Rien que pour la bataille de la Somme, il faut compter 1 300 000 tués, blessés et disparus pour les forces allemandes, anglaises et françaises.

1917, l'année trouble. La Russie donne des signes de faiblesse, la révolution gronde ; le général Nivelle remplace Joffre. L'espoir de la percée et de la fin de la guerre ressurgit avec la préparation d'une grande offensive, victoire-éclair. Commencé en avril 1917, c'est un véritable échec qui engendre les mutineries de l'armée française. En mai, les soldats refusent d'obéir aux ordres, de monter en ligne (de rares cas ont lieu au front) ; ils ne veulent plus être considérés comme de la chair à canon à envoyer au casse-pipe. Pétain, le glorieux défenseur de Verdun, succède à Nivelle et reprend en main l'armée française, améliorant la situation des soldats et stoppant les offensives inutiles.

Année décisive, 1918 voit l'effondrement de la Russie et le report des forces allemandes d'Est en Ouest. Ludendorff peut ainsi lancer plusieurs grandes offensives en divers points du front. Surpris, les alliés reculent mais se ressaisissent pour reprendre l'initiative après la deuxième victoire de la Marne en juillet. Foch devient le commandant en chef des armées alliées, les troupes américaines entrent en ligne et le 8 août, jour de deuil de l'armée allemande, signe le début de la fin d'une guerre devenue mondiale… Un à un, les alliés de l'Allemagne tombe, la Bulgarie, la Turquie puis l'Autriche-Hongrie signent chacun un armistice. Le 11 novembre 1918, c'est au tour de l'Allemagne. A la onzième heure du onzième jour du onzième mois de l'année 1918, le canon s'est tu sur le front occidental et, par là même, dans toute l'Europe. Les soldats peuvent enfin sortir des tranchées, sans crainte de voir la mort faucher leur vies. La peur peut laisser place à la joie.

Mais à quel prix ? Quelle famille n'a pas eu à pleurer un, voire plusieurs, de ses membres ? Ce n'est que dévastation sur l'ancienne ligne de front, bande de terre inculte et dangereuse. A l'issue de cette guerre, les survivants se devaient de construire une paix durable : 1914-1918 devait être la " Der des Ders " ; il en fut malheureusement autrement…
source: http://www.1914-18.org/


Utilisée pour la signature de l'armistice le 11 novembre 1918, la voiture n° 2419D avait été aménagée en bureau pour le Maréchal Foch par la Société des Wagons-Lits


commentaires

R
<br /> "VERRE D'EAU"<br /> <br /> On l'appelait ironiquement "Verre d'eau".<br /> <br /> Auguste était un vieil ivrogne sans nom.<br /> <br /> Hydraté dès le lever avec la pire des piquettes, la matinée se terminait invariablement dans une noyade de tonnerre et de feu, la grosse gnôle prenant vite le relais des p'tits canons...<br /> <br /> A travers cette voluptueuse agonie de sa conscience le buveur nageait, tour à tour hilare, hébété, larmoyant, dans ce qui semblait être son véritable élément : un univers sinistre d'amnésie<br /> tranchante et de gaité frelatée.<br /> <br /> Soixante-cinq ans que cela durait. Une existence entière vouée à l'ivrognerie la plus crasse.<br /> <br /> L'on s'étonnait d'ailleurs que "Verre d'eau" fût encore de ce monde après cette longue vie arrosée des pisses de Bacchus.<br /> <br /> Mais il était solide l'Auguste ! Faut-il qu'il y ait un Dieu pour les assoiffés sans fond... Il est vrai qu'il avait survécu aux tranchées de la "14". A le voir ainsi, lamentable, abreuvé<br /> d'indignité, dégueulant son ivresse, qui l'eût cru ?<br /> <br /> Après avoir traversé l'enfer de la Grande Guerre, qu'est-ce qui aurait donc pu l'abattre ? Pour ce passé héroïque on pouvait bien lui pardonner son vice, au vieil Auguste... Son statut de vétéran<br /> le maintenait malgré tout en estime dans le coeur de ses concitoyens navrés de le voir chanter ses "gnôleries" du matin au soir.<br /> <br /> Lui, ne parlait jamais des tranchées. Soûl à toutes heures de sa vie, comment aurait-il pu tenir une conversation cohérente sur quelque grave sujet ? Même lors des commémorations annuelles, il<br /> recevait l'accolade du maire l'haleine chargée de tous les alcools du diable... Se souvenait-il encore au moins de sa jeunesse dans la boue des combats ?<br /> <br /> "Verre d'eau" finit par mourir dans un dernier hoquet désespéré dédié à la vigne qui, depuis l'âge de vingt-deux ans, l'avait aidé à vivre.<br /> <br /> A oublier surtout.<br /> <br /> Il buvait comme un trou depuis l'âge de vingt deux ans... C'était en 1918, la fin de la guerre. Celui que désormais on allait bientôt surnommer malicieusement "Verre d'eau" venait d'être<br /> démobilisé. Vingt-deux ans et déjà toute l'horreur des tranchées dans le regard.<br /> <br /> Pauvre "Verre d'eau" ! Homme pitoyable, misérable, lamentable, mais surtout âme sensible brisée en pleine jeunesse, nul ne saura jamais son secret d'ivrogne.<br /> <br /> On inhuma bien vite le défunt sans famille.<br /> <br /> Nul ne sut que ce sobriquet de "Verre d'eau" sonnait aussi juste chez lui, deux syllabes lourdes comme le son du glas, sombres tel le chant fatal de l'airain...<br /> <br /> "Verre d'eau" : des sons clairs et sereins si proches des sons de l'enfer. Des sons qui, ironie du destin, rappelaient son drame, poignant.<br /> <br /> Car le drame de "Verre d'eau" c'était...<br /> <br /> Verdun.<br /> <br /> Raphaël Zacharie de IZARRA<br /> <br /> <br />
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